- Immix Galerie
Du 24 mai au 18 juin 2022
Vernissage : mardi 24 mai 2022, 19h30 – 22h
Rencontre-débat : jeudi 9 juin, 19h30 – 21h30
PHOTAUDIBLE - LES FRAGILES
Entre l'été 2013 et l'été 2014, nous voyageons entre Tel Aviv, Jérusalem, Bethléem et la mer morte.
Les âmes vont et viennent, devant l’objectif.
Un millier d’héritages spirituels et de conception de l’espace, de gestes visibles et invisibles qui marquent le territoire et sa fragilité. Le territoire est reconstruit par la pellicule et la fragile perception de ceux qui regardent.
Nous, les étrangers, avalons les sons et les images.
L'exposition révèle une expérience visuelle et sonore, Photaudible, qui tente d’interroger le rapport du corps à l’espace et à la matière, et vous propose de faire avec nous un pas de côté au gré de votre évolution dans la galerie.
Jérusalem et Bethléem - mer Méditerranée et mer Morte.
2013-2014.
Le soleil est blanc.
Partout, des collines ocres piquées de vert et de rocailles.
Villes, villages et colonies se regardent, chacun de leur sommet. Nous installons la chambre noire.
Nous sommes à Jérusalem.
La vieille ville est chargée d’artisans cachés derrière des portails à gonds sans âge. Ce sont des allées assez sombres, les veines du souk, pleines de gens, de tissus, de métaux travaillés, d’adresses dissimulées qui débouchent sur de petits carrefours. Nous allons d’une porte à l’autre, entre les portes ottomanes tournées vers les points cardinaux du Moyen-Orient.
Nous sommes à Bethléem.
Le bâtit nous regarde et nous le regardons. Des murailles faites de façades à larges fenêtres et de publicités qui ne parviennent pas à retenir la vie de la rue ou à résorber la colline. En haut, de nouveau la ville ancienne et la vie en ciel. Pas vraiment de trottoirs, il faut aller et venir avec les gens dans les artères : lignes et volumes nous apparaissent.
Nous sommes au bord de la mer morte.
Cette flaque étrange, de touristes et de sel. La Jordanie marque l’horizon, tandis que flotte les gens devant elle. Un amphithéâtre géant sertie de gradins rudes, un désert de rocaille. Autour de nous, des géants de pierres brunes et rouges nous toisent déformés par une mer d’autrefois. La chaleur écrase l’étendue huileuse - la rumeur lointaine des vacanciers se mêle aux mirages du désert voisin.
La chambre noire a tout vu.
Les âmes vont et viennent, devant l’objectif.
Un millier d’héritages spirituels et de conception de l’espace, de gestes visibles et invisibles qui marquent le territoire et sa fragilité. Le territoire reconstruit par la pellicule et la fragile perception de ceux qui regardent. Nous, les étrangers, avalons les sons et les images.
Des photographies, nous avons gardé les accidents de tirage : des problèmes de chimie propre à l’argentique, des temps d’ouverture de l’obturateur trop longs – Et la peinture intervient aussi, comme pour masquer et redéfinir des contours plus abstraits. Fragiles frontières de l’image.
L’image se modifie par elle-même.
Les visages et les corps se transforment, la lumière trace son propre chemin parmi les lignes et les volumes. Cette expérience visuelle et sonore, Photaudible, tente d’interroger le rapport du corps à l’espace et à la matière, et vous propose de faire avec nous un pas de côté. Après un an passé sur place entre l’été 2013 et l’été 2014, c’est un chemin parmi des milliers possible, entre deux villes et deux mers.
Artistes : Pablo Piette, Jean-François Piette
Curateur : Pablo Piette