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Écritures photographiques #2
Vernissage jeudi 13 mars - 19h30
Exposition du 13 mars au 12 avril
Michèle Binhas
Ancrée dans la représentation du réel mais manipulée par un sujet qui éprouve, pense et rêve, la photographie est un outil privilégié pour représenter ses états mentaux et donner une forme à sa vie intérieure. Déjà, au XIXème siècle, à l'époque où naissait la photographie spirite, le commandant Darget prétendait photographier la pensée, exploitant les volutes et les nuées formées par la chimie sur le tirage pour y lire des images plus ou moins figuratives. Désir de voir et interprétation s'unissaient pour distinguer visage, oiseau ou paysage lunaire. Michèle Binhas confie à l'appareil photographique le soin d'exprimer des ressentis et des histoires intimes. Poursuivant une forme de monologue intérieur, le regard qui se pose sur le monde y cherche des reflets de soi-même, une projection de ses états d'âmes. Végétaux oppressés par un air saturé d'humidité, vagues marines se fracassant sur les rochers, visages affleurants au milieu des éléments naturels, l'image métaphorise ce qu'elle photographie. Jusqu'à ce qu'elle porte un sentiment, une émotion ou un moment du passé qui remonte au présent. Un visible flottant.
Delphine Bost-Parson
Depuis plusieurs années, le reportage photojournalistique s'est inventée de nouvelles voies.
Une figure aussi éminente que Martin Parr est-lui même passé du documentaire social à une écriture plus mordante avec, parfois, des formes photographiques protocolaires. On ne sera pas si surpris alors de déceler, derrière l'apparence documentaire du projet de Delphine Bost-Parson sur les concours canins, une démarche d'auteur qui se dessine à petites touches. Car derrière son regard, transparaît un sourire empathique, plein de tendresse pour les rapports entre les humains et leurs compagnons à quatre pattes. Ceux-ci apparaissent alors comme des projections esthétiques un peu maniéristes. Et dans la démarche de la photographe, il ne faut lire nulle ironie mais plutôt un sens discret de l'absurde, une fêlure discrète et presque élégante.